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au 26 juin dernier continue d’ailleurs de faire beaucoup d’encre et de salive alors que la saison des pluies s’implante davantage dans la capitale économique Douala
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L’ampleur du désastre et du désarroi est si grave que pour certaines populations, elles y étaient installées depuis plus de deux décennies. « Je ne sais même pas où aller. Je suis vraiment dépassé », regrette un père de famille qui déclarait n’avoir reçu que deux jours plus tôt une mise en demeure signée du premier adjoint préfectoral du Wouri.
Au niveau des autorités administratives et municipales, il a été indiqué que l’opération se déroulait « dans le cadre des travaux d’assainissement des espaces aéroportuaires du Cameroun, tel que défini par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) et en application des instructions du ministre de l’Administration territoriale objet du message-fax n°000960/MFX/MINAT/SG/DPC/BSC du 03 novembre 2020 », comme certains ont pu lire dans les mises en demeures qui leur ont été signifiées. Un détour dans ce quartier permettrait de se rendre compte de ce que plusieurs habitations de ce quartier situé à proximité de l’Aéroport international de Douala, ont été détruites.
D’après les autorités administratives, pour justifier ces opérations, on s’appuie sur une disposition de la loi et du décret du 22 mai 1984 portant modalité d’application des dispositions d’une loi de 1980, relative à la répression des atteintes à la propriété foncière et domaniale. Si c’est dans ce cadre qu’il a été jugé utile de procéder à une telle opération dont l’atteinte à la propriété foncière et domaniale durerait alors depuis 1980 dans la plupart des cas, ce qui serait alors à regretter, c’est le fait que cette situation ait été entretenue par ceux-là même aujourd’hui passent pour des « patriotes, respectueux de l’ordre établi ». Auquel cas, on n’aurait pas attribué des permis de bâtir à la plupart des victimes de casses.
Un autre aspect dont il resterait difficile de donner une explication, serait le fait qu’il soit indiqué que c’est en raison de l’imminence de la Coupe d’Afrique des Nations qu’il a été jugé « utile, urgent » de débarrasser les encablures de l’aéroport international de Douala, des bidonvilles. Pourquoi ne l’aura-t-on pas fait depuis 2019, années où cette compétition aurait dû se dérouler en terre camerounaise ?
S’il se serait agi de l’application de la loi de 2004 sur l’urbanisme au Cameroun qui stipule que, dans le cas où l’initiative de restructuration et de rénovation émane du ministère de l’Urbanisme, l’on doit procéder aux indemnisations des populations qu’elles soient propriétaires du titre foncier ou pas. Pourquoi cela n’avait-il pas été fait, pourquoi selon la même loi, un plan de recasement n’a pas été établi ?
Selon toute vraisemblance, cette opération trouverait sa justification du fait de cette prédation foncière animée par une volonté d’accaparement des terres par la classe bourgeoise pour des fins économiques. Les arrondissements de Douala 1er et Douala 2ème où les actions de ce genre sont récurrentes, étant plus proches du port et de l’aéroport et donc plus propices aux activités économiques. Ce n’aurait pas été le cas qu’aurait jamais autorisé l’érection des constructions au beau milieu des échangeurs au niveau de l’aéroport international de Douala, œuvres de quelques grands opérateurs économiques de la ville. Du jamais vu dans le monde. Cet exemple devrait faire comprendre à tous le but véritable visé par ces opérations de casse et de déguerpissement.