C’est le cas de le dire au regard du flou artistique qui semble toujours entourer cette affaire malgré le placement sous mandat de dépôt d ’Amougou Belinga, de Maxime Eko Eko et comparses.
Est-ce à croire que ceux qui SONT chargés de rendre justice ne veulent pas prononcer les mots qu’il convient ? Le langage qui est utilisé est le suivant: Jean Pierre Amougou Belinga a été inculpé de complicité de torture avec aide de Martinez Zogo ; Maxime Eko Eko, Justin Danwe de la Dgre ont été inculpés pour : filature, enlèvement et torture de Martinez Zogo ; pour le Commissaire du Gouvernement, aucun indice ne permettait de mêler Bruno Bidjang, le Colonel Etoundi Nsoe, Yannick Nkili à cette affaire. Plus
grave encore, on ne sait pas où est ce que Martinez Zogo a été tué. La scène du crime est toujours recherchée. Dans langage juridico-judiciaire, et quand bien même le caractère odieux et crapuleux de l’assassinat de Martinez Zogo fait et fera encore très mal, au point de nous aveugler.
Tout ce qu’on sait, c’est que les mis en cause ont été inculpés et sont mis en examen au terme de l’enquête préliminaire dont on sait que le but était de rechercher des indices. Ce qui fait qu’aucune
culpabilité ne pourrait être retenue contre les suspects quand bien même le juge d’instruction les a placés sous mandat de dépôt. C’est d’ailleurs lui qui a ce pouvoir dès lors qu’il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable
qu’elles aient pu participer comme auteur ou complice à la commission des infractions dont il est saisi. On aura aussi appris que la différence entre l’enquête préliminaire et la phase de l’instruction relève de la nature des indices. Selon que les indices sont graves ou concordants, le
juge d’instruction va rendre soit une ordonnance de non-lieu (aucun indice grave ou concordant rendant vraisemblable la participation à la
commission d’une infraction), soit une ordonnance de renvoi devant une juridiction de jugement (tribunal correctionnel ou Cour d’assises) (indice grave ou concordant rendant
vraisemblable la commission d’une infraction). Quand bien même la juridiction de jugement n’a pas encore statué sur la culpabilité des personnes renvoyées devant elles, on dit que les personnes
mises en examen ne sont pas encore des prévenus ou accusés, pour le grand public, la conclusion la plus évidente qui est tirée est que les commanditaires et les exécutants courent toujours. Le fait est que la notion de culpabilité pour des personnes inculpées par le juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé reste floue dans les esprits. Tous nous restons
accrochés à la décision du Juge d’instruction. Certainement alors qu’il prononcera ces mots que nous voulons entendre. Les commanditaires et les
exécutants seront alors dévoilés. Pourquoi ne pas penser à une reconstitution des faits ?
MPA