Si pour les uns, la question ne devrait pas se poser au regard de la nomenclature actuelle des « grands électeurs » à travers le territoire national, il reste que ce scrutin se tiendra dans le respect de la loi pour laquelle d’ailleurs, le chef de l’Etat ne s’est pas dérogé.
Les élections sénatoriales se tiendront au cours de ce premier trimestre de l’année 2023. Le chef de l’Etat, conformément à la loi, a convoqué le corps électoral pour le 12 mars 2023. Une convocation du corps électoral qui va d’ailleurs en conformité avec son message à la Nation le 31 décembre 2022 : « Au plan politique, le processus de décentralisation avance de manière méthodique. Les transferts de compétences de l’Etat vers les Collectivités Territoriales Décentralisées se font progressivement, en prenant soin de ne pas fragiliser les équilibres structurels qui constituent l’ossature du pacte social de notre Nation.
Pour ma part, je reste persuadé que les Régions, les Communautés Urbaines et les Communes, peuvent et doivent apporter une contribution déterminante à la relance de notre économie, à la résolution de l’épineux problème du chômage des jeunes et à la vitalisation de la démocratie locale. Les élections sénatoriales qui se tiendront en 2023 seront l’occasion de consolider l’option de décentralisation que nous avons prise, en renouvelant la Chambre Haute de notre Parlement, qui représente les Collectivités Territoriales Décentralisées », a indiqué le chef de l’Etat. Confirmation a été faite avec la convocation du corps électoral y relatif.
Mais s’il appert que les Collectivités Territoriales Décentralisées (Ctd) auraient à jouer un rôle déterminant, tout comme les sénateurs, le risque de ne pas apprécier le changement tant souhaité reste important, tant l’on risquerait de retrouver la même organisation, étant entendu que les grands électeurs constitués de conseillers municipaux sont majoritairement du parti au pouvoir. Encore que sur plus de 300 partis que compte le Cameroun, seulement deux(02) sont potentiellement en mesure de pouvoir obtenir des sénateurs élus sur la base de la coloration politique du collège électoral consécutive aux municipales et régionales de 2020.
Il s’agit de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (Undp) et surtout le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), dont les conseillers municipaux et régionaux sont ultra majoritaires dans les neuf (09) autres régions du pays. Le Rdpc et l’Undp seraient donc en principe, les seules formations politiques en mesure de se partager les 70 sièges de sénateurs désignés par voie d’élection. On peut aussi penser que ces élections serviraient de sauf-conduit pour des personnalités dont les places dans le gouvernement ou sociétés publiques ne sont plus assurées. Surtout, il sera question de savoir qui succèdera à l’actuel président du Sénat, Marcel Niat Njifendi. Sera-t-il encore d’expression française ou alors, la configuration changerait ? Réponse, le 12 mars prochain.
Martin Paul Akono