CAMWATER 23 PROJETS PHARES EN COURS DE MATURATION
En vue d’améliorer les dessertes en eau potable dans les agglomérations camerounaises, les mécanismes de mise en œuvre et suivi-évaluation qui sont implémentés seront pour beaucoup dans la réalisation des projets.
Dans le cadre de certains projets de développement, le phénomène d’abandon de chantiers et de projets inachevés observés ça et là dans certaines localités du territoire national, est pour une grande part imputable à leur faible niveau de maturation au départ. Un aspect pour lequel la Camwater entend faire exception au regard du plan d’investissement qui y a été mis en place pour les cinq prochaines années,
On entend par projet d’investissement public, tout projet dont l’Etat ou l’un de ses démembrements est commanditaire et dont le produit est destiné à l’intérêt public. Un projet quant à lui renvoie à un ensemble cohérent des tâches et opérations à réaliser en vue d’atteindre un objectif spécifique. « La maturation d’un projet désigne le processus au cours duquel une idée de projet est développée pour arriver à un projet construit et planifié. Elle consiste à préparer tous les éléments permettant la prise en compte de tous les aspects administratifs, techniques, financiers, socio-économiques et environnementaux liés au projet. Elle constitue l’ensemble des activités de la préparation qui précèdent l’exécution du projet (MINEPAT, 2014) ».
On peut donc affirmer que la maturation d’un projet se réfère au processus menant ce projet à son état de maturité. La maturité étant ici « liée au développement des systèmes et des processus répétitifs qui représentent une haute probabilité de succès d’un projet ». La mesure de la maturité permet de « montrer l’état atteint par rapport à l’état dans lequel le projet devrait être et ainsi de disposer des informations nécessaires pour faire évoluer les processus ». Un projet est dit mature si l’ensemble des processus qui le composent est maîtrisé et permet d’atteindre les objectifs fixés. Cette maîtrise se contrôlant au fur et à mesure de l’avancement du projet (Source : Camecap-Parc).
De façon opérationnelle, peut être considéré comme projet mature, tout projet qui vérifie tous les critères exigés dans le processus de maturation et qui par conséquent, est prêt à être réalisé dans des conditions garantissant l’absence de difficultés prévisibles, et dont l’impact anticipé à l’issue de l’exploitation est assuré. Cette conceptualisation devrait prendre en compte quatre dimensions à savoir : la faisabilité technique du projet ; son ancrage dans l’environnement juridico-institutionnel du pays ; l’exploitabilité (rentabilité socio-économique du projet) ; la sécurisation du financement.
Les trois premières dimensions garantissent ce que l’on pourrait désigne par la pré-maturité du projet. Un projet mature est donc un projet qui satisfait les conditions de pré-maturité et de sécurisation de financement, c’est-à-dire, un projet qui : est techniquement réalisable ; si les études de réalisations sont faites, validées et disponibles ; s’il s’intègre bien dans l’environnement institutionnel de son lieu d’implantation ; si les conditions juridiques et administratives de réalisation sont remplies (Titre foncier ou déclaration d’utilité publique, Etude d’impact et environnement, libération des emprises et indemnisations, autorisations administratives…) ; s’il est économiquement et/ou socialement rentable (les rentabilités financière, économique, sociale et politique étant évaluées pour permettre au décideur de faire un arbitrage argumenté/ soutenu ) ; s’il dispose d’un financement entièrement garanti et sécurisé : à défaut d’un compte à vue, le chronogramme de décaissement pour le paiement des dépenses doit être validé par le Maître d’Ouvrage et respecté par la source de financement.
La maturation d’un projet implique donc celle de chacune de ses activités. Par conséquent, un projet sera considéré comme mature si et seulement si, l’ensemble des activités qui le composent, considérées aussi bien individuellement que dans leur globalité, sont matures.
Assurance
Au sein de la Camwater, conscient de l’importance que revêt l’approvisionnement en eau potable, il ne devrait en aucun cas s’agir d’engager des projets avec légèreté. C’est le cas en ce qui concerne l’alimentation en eau dans les localités de Garoua-Boulaï, Maroua, Yabassi, Dschang, Garoua grâce à un accord-cadre signé le 05 septembre 2017 et la convention de financement le 22 mars 2018 entre la République populaire de Chine et le Cameroun pour un montant global de 52 950 831 915 Fcfa, dans la même rubrique, on retrouve aussi le projet de réhabilitation et d’extension de la station de Japoma sur fonds norvégien évalué à 48 540 818 000 Fcfa. Sont aussi en maturation le projet d’alimentation en eau potable dans 13 centres secondaires sur fonds Ukf pour 94 262 503 656 Fcfa (en attente de programmation par le Minepat et le Minee). Il en est de même des villes de Buea, Tiko et Mutenguene sur fonds Exim Bank Usa. Dans le cadre de cette maturation, les villes de Mbouda, Galim, Fontem, Tombel (fonds israélien), Ngog Mapubi, Boumnyébel, Endom et Biwong Bane. Dizangue, Mudemba, Nguti, Bazou, Jakiri, Kumbo, Mbengwi, Njinikom, Nkambe, Wum sont aussi dans l’attente de matérialisation du projet d’approvisionnement en eau potable. Pour ce qui est des localités de Ntui, Mbandjock, Pouma, Lolodorf, Abong-Mbang, il s’agira de la réhabilitation, du renforcement des systèmes d’Aep et de mise en place de réseaux intelligents grâce aux fonds Exim Bank China.
En plus de construction d’une usine de fabrication de tuyaux Pehd à Douala, de l’étude technique d’alimentation en énergie solaire de 40 centres secondaires, de la migration maitrisée vers les énergies renouvelables en vue de l’optimisation des coûts de production, de la protection des aires d’alimentation des captages en vue de la pérennisation de la ressource en eau, d’autres projets sont en cours de maturation à la Camwater. C’est le cas avec les extensions de réseaux d’eau portable en mode Bot ; d’un million de branchements ; de télégestion des systèmes d’alimentation en eau potable. Pour ce faire, des conventions diverses ont déjà été signées ou alors sont en attente. Mais une chose est sûre : au cours des deux prochaines années, l’on connaitre une évolution certaine dans le système d’alimentation en eau potable au profit des populations.
