La date du 22 Avril reste un moment incontestable pour les « cacao cultures ». En effet, l’office national du cacao et du café (ONCC) dans le système d’information qui concerne directement les acteurs de la filière et de la filière elle-même a communiqué le nouveau prix du kilogramme de cacao. Le contexte qui sied par rapport à cette annonce est paradoxale puisque l’information est donnée en saison des pluies. Le prix qui est de 1200 francs CFA, vient ainsi s’améliorer de quelques francs. Aussi, il importe de rappeler que ce prix est imposable sur le kilogramme de fèves du cacao qui est cédé au port de Douala. Les prix nettement en hausse de ceux qui sont généralement appliqués qui sont de l’ordre de 1050 et de 1150 Francs CFA viennent ainsi en contre courant d’une norme qui voudrait qu’on ait des prix nettement inférieurs pendant la saison des pluies. Une période qui est particulièrement difficile pour tous les agriculteurs exerçant dans le domaine dans ce sens où elle est fortement marquée un net fléchissement des prix, qui est dû à la difficulté d’accès à des bassins de production de ce précieux sésame.
Cette hausse soudaine, qui en étonne plus d’un devrait s’expliquer par le simple fait que la demande se fait de plus en plus forte et virulente de la part des gros acheteurs sur le marché aussi bien national avec de gros acheteurs et l’arrivée de nouveaux transformateurs dans le pays. Parmi eux se trouve Neo Industry qui a lancé ses activités dans la région de l’Ouest, ou encore d’Atlantic Cocoa qui est en plein démarrage de ses équipements dans la zone industrielle du port en eau profonde de Kribi, dans la région du Sud. On pourrait aussi évoquer la crise anglophone qui a réduit considérablement les quantités de fèves notamment dans la région du Sud-ouest où l’on retrouve de nombreux producteurs, pour une région qui était connue comme étant le premier bassin de production cacaoyère au Cameroun.
Selon les chiffres de l’office national du cacao et du café (ONCC), lors de la campagne de 2017-2018, la région du nord-ouest n’a commercialisé que 459,9 tonnes soit 0,18% de la commercialisation nationale, contre 115 074,8 tonnes qui constitue 45,38% pour la région du Sud-ouest. Pour ce qui est de la saison 2018- 2019, le nord-ouest a produit des ventes de l’ordre de 2 199,8 tonnes de cacao contre 89 695 tonnes pour la région du sud-ouest. Dans une évaluation en terme de pertes au cours de cette année, on oscillait entre 52 milliards et 61 milliards, ce qui faisait un manque à gagner énorme pour les planteurs de cette région à cette époque où la crise anglophone était à son pic le plus virulent. Cette augmentation, il faut le rappeler intervient pour une unième fois. On se rappelle que le ministre du commerce, le 18 octobre 2019 avait publié de nouveaux prix, qui étaient de 1 125 francs CFA à 1200 francs CFA, soit une augmentation de 75 francs CFA. Cette augmentation était donc survenue alors que le prix du kilogramme était de 852 francs CFA et 925 francs CFA en côte d’ivoire, premier pays producteur de cacao dans le monde et le Ghana. Ce qui avait fait du Cameroun à cette époque, le pays africain qui vendait le mieux son cacao.