Cette problématique qui se pose avec acuité dans les discussions courantes actuellement commence inévitablement à prendre de l’ampleur à l’heure de la recrudescence des sociétés qui exercent dans la grande distribution et qui, malheureusement sont des entreprises étrangères. Quelle est donc la place au mieux la valeur accordée aux produits locaux à l’heure où l’on parle de plus en plus du « consommons camerounais »
Depuis la mise en place par le gouvernement des facilités d’implantations d’entreprises du secteur de la grande distribution, on a vu des grands noms fouler le sol camerounais. SUPER U, Carrefour … Ces derniers n’ont pas raté cette occasion de venir s’installer au Cameroun. Cependant, il est à noter que depuis l’avènement de ces entreprises, les produits locaux ont pris un sérieux coup. Les raisons à cela peuvent au préalable peut se retrouver chez le consommateur final qui, à tort ou à raison ne voudrait pas consommer les produits issus de la production locale au profit des produits venant de l’extérieur. Cet état a fait croire que les pouvoirs publics ne mettent véritablement pas d’accent sur la promotion du « made in cameroon ».
Une autre question fondamentale qui pourrait jaillir est celle de savoir si véritablement les produits faits maison sont véritablement de qualité et accessible à la consommation finale de celui qui est dans le besoin ? Les éléments de réponse peuvent être trouvés sans aucun doute dans la mesure où l’Etat gouvernant est le seul garant de la visibilité et de la fiabilité du label « CAMEROUN » même si au final, c’est un devoir citoyen. Aussi, pour le développement du label « produit Cameroun » pour qu’il soit compétitif et plus attractif, il est indispensable de définir la liste des secteurs ou des produits dans lesquels il y’a un avantage surtout sur le plan concurrentiel ceci va permettre d’apporter une valeur ajoutée substantiel par rapport à d’autres pays. La situation déficitaire de l’image de marque des produits locaux intervient aussi à cause du coût de ses produits qui, en règle générale ne sont pas accessible au commun des camerounais. Même si on remarque que dans la plupart des surfaces de ces supermarchés et hypermarchés, des efforts significatifs sont mis en œuvre pour accorder une place aux produits locaux, le combat semble encore rude pour que les produits locaux aient une place de choix. L’interpellation est donc généralisée dans ce sens où il s’agit de patriotisme. Toutefois, dans cet élan de patriotisme, il est important de ne pas mettre de côté la responsabilité des pouvoirs publics qui doivent mettre sur pied des mécanismes de promotion du marché local au détriment des produits venus de l’extérieur.
Ce qui reste, et il faut le dire sans crainte que l’on peut encore renvoyer cela aux calandres grecques puisque ces supermarchés et hypermarchés sur un plan culturel ne peuvent que faire la promotion de leur produit. A la question de savoir quelles sont les solutions qui peuvent être apportées pour l’amélioration de l’image des produits locaux, il est important de souligner quelques éléments importants : définir concrètement les caractéristiques des produits et services « made in Cameroun », s’interroger la fiabilité des produits, c’est dire savoir si ses produits sont réellement fabriqués au Cameroun, avec des capitaux camerounais mais aussi avec la matière locale, il faudrait aussi, dans une moindre mesure définir les objectifs stratégiques qui sont poursuivis dans la promotion du made in Cameroun. Ainsi, on aura comme incidence directe l’équilibre d’une balance commercial efficiente, la création d’emplois, un contrôle systématique sur les chaines de valeur. Tous ces postulats mis en application par les différents acteurs de la chaîne vont à n’en point douter permettre aux produits locaux d’être visibles et gagner en capitale confiance auprès des consommateurs. Dans cette mouvance, le chef de l’Etat avec mis le pied sur l’accélérateur concernant cette problématique lorsqu’il évoqua qu’il faut « produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons ». Des instructions avaient donc été données par la voix la plus autorisée de la république pour la promotion de ce pan important de l’éclosion économique du Cameroun. C’est ainsi qu’on a pu voir des rencontres et festivals se mettre en branle avec pour leitmotiv de promouvoir les produits locaux.
FESTICOFFEE (Festival International du Café du Cameroun) qui est organisé depuis 2012 par le Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café et le Ministère du Commerce est un évènement national qui donne l’occasion de déguster dans plusieurs régions, les saveurs du café ‘Made In Cameroon’. A cet effet, en 2014, environ 500 000 tasses de café ont été dégustées au cours de cette manifestation. Une illustration significative du grand potentiel même si beaucoup reste encore à faire. Il est donc important pour une meilleure vulgarisation du produit local de mettre l’information et le client au cœur e la chaîne pour prétendre à des marchés considérables et une meilleure prise en compte.