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YAOUNDÉ :LES NIDS DE POULE DICTENT LA CIRCULATION. Par Bertrand Minfouma,(Stagiaire).

Par La Rédaction
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YAOUNDÉ : LES NIDS DE POULE DICTENT LA CIRCULATION .Par  Bertrand Minfouma,(Stagiaire).

Après avoir reçu les étrangers en janvier et février derniers dans le cadre de la coupe d’Afrique des Nations 2021, la capitale politique Yaoundé, qui on le sait avait fait peau neuve sur ses axes routiers connaît aujourd’hui un décapage à nul autre pareil. En ces temps de pluie,au-delà des embouteillages, il est presque difficile de circuler aisément.

Certains riverains disent qu’il ne s’agit plus des nids de poule mais plutôt des nids d’éléphants et des fosses remplies d’eaux jaunâtres dans lesquelles viennent baigner les véhicules. Au quartier Emombo où nous nous sommes rendus, un riverain nous a confié que depuis la fin de la CAN, les routes se décapent et les voitures sont abîmées à la moindre faille. La circulation est lente et parfois impossible. Parmi les quartiers les plus touchés, l’on note entre autres Biyem-assi, Melen, Obili, Mini ferme, omnisports, Quartier Fouda, Manguier, barrière, Essos, Essomba, Nkodengui, Ekounou, Nlongkak, omnisports, Mokolo. Le pays de Samuel Eto’o semble faire la honte à l’intérieur comme à l’extérieur à cause de l’absence de belles routes. Un triste visage qui risque réduire le taux de touristes si rien n’est fait. Traverser un quartier à Yaoundé est comparable à un voyage à cheval. Des secousses et des agitations peuvent faire concevoir une femme enceinte. Les mares d’eaux jonchent les rues et sont le lot quotidien des citadins de la capitale politique. Pas moyen d’y échapper d’un quartier à l’autre. Cette écœurante réalité urbaine nous pousse à demander avec Axelle Kabou si finalement l’Afrique a refusée le développement tant souhaité depuis les indépendances?


Vu que le Cameroun a un ministère chargé des travaux publics et que chaque commune a une mairie, force est de constater que ceux-ci n’engagent aucun chantier routier à l’intérieur de la ville. Faut-il le rappeler, Yaoundé a adopté depuis décembre 2021 un plan cohérent de rénovation du réseau routier à cause de la croissance exponentielle de l’économie et de la démographie que connaît la ville. À travers le projet «Cœur de Ville», volet ambitieux du Plan de Mobilité Durable (PMUD) de Yaoundé, la zone urbaine atteindrait un rayon de 25 km d’ici la fin du siècle. L’augmentation de la population engendre une forte demande de déplacements c’est pourquoi la ville souffre d’importants goulots d’étranglement de la circulation en raison du manque de routes bien bitumées et divers modes de transport se disputent l’espace routier. Par conséquent, les temps de trajet augmentent considérablement avec le coût global du voyage, en raison de la consommation de plus de carburant par les véhicules.
Le diagnostic du Plan de Mobilité Urbaine Durable avait également permis d’identifier d’autres enjeux importants, liés à la sécurité. Celle-ci est un problème important car plus de 3/4 des chauffeurs de taxi interrogés ont déclaré avoir été impliqués dans un accident de la route a cause des creux. Le déplacement à pied ou en moto-taxis n’est pas non plus aisé car il faut soit marcher sur les obstacles soit faufiler et survoler dans les bas fonds pour y trouver du mieux.

Il faut agir de toute urgence et l’accent doit être mis sur la rénovation de tous les réseaux routiers concernés, condition préalable au développement des transports publics et d’une présentation acceptable du paysage urbain. Yaoundé doit rayonner à l’image de ses célébrités.
Avec ce mauvais état des routes, le nombre de décès sur les axes et tronçons est devenu le deuxième motif de perte en vies humaines après les AVC.
Rappelons que suite au PMUD, le projet préexistant «Yaoundé Cœur de Ville» avait complètement changé de cap. Initialement conçu autour de la construction d’un grand échangeur routier, il prévoyait l’aménagement optimal de trois carrefours clés et leur intégration dans le paysage économique et social urbain. À cet effet, deux gares routières étaient prévues, ainsi que des espaces dédiés aux piétons et aux transports collectifs. Nous indique une source bien introduite. Mais hélas rien n’est observé un an plus tard. Au contraire c’est une catastrophe de nids de poule qui dicte la circulation.
Selon nos enquêtes, le montant alloué au ministère des travaux publics était de 66,5 millions d’euros utilisés à la fois pour la construction des infrastructures et la gestion des projets routiers dans la ville de Yaoundé.

 

On voit donc clairement qu’une signature de bitume avait été élaborée sur les axes afin de faire bonne impression aux étrangers venus assister à la messe continentale du football. Une signature qui n’a durée que le temps d’une rose. Car l’après CAN semble montrer le vrai visage de la ville de Yaoundé et met en exergue l’incompétence et l’amour des apparences du gouvernement de la république. Les mares d’eaux issues de la dégradation routière sont des berceaux de moustiques et de bactéries qui causent bon nombre d’infections en zone tropicales.

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