L’objectif était clair: réconfigurer les espaces de circulation. Or 16 ans plus tard, les automobilistes sont toujours enclin à stationner à leur guise. Notons que ces parkings publics payants, étaient créés sur des trottoirs et fonctionnaient de lundi à samedi entre 07heure et 18heure. Pourtant, les constructions des routes, du fait de leur dimensions étroites, n’ont pas intégrées la logique selon laquelle les parkings pourraient y être matérialisés un jour. Cela a certainement fonctionné, mais dans un court terme. Parce que de nos jours, plus rien n’existe ou du moins il y’a un mauvais usage de ce qui existe. De plus, étant donné que la ville de Yaoundé seule, réunit environ 82% de la population de la région du centre et connaît une urbanisation exponentielle d’environ 80% depuis 2014 (statistiques de 2014, ministère de l’habitat et du développement urbain), soit 19.480 véhicules à quatre roues immatriculés entre 2007 et 2014 (ministère des transports) dans la région du centre, le nombre de parkings existant ne parvient pas à satisfaire la demande. Vu les statistiques, une estimation du parc automobile de Yaoundé faisait état d’environ 125.000 voitures en 2014, et un peu plus en 2021. Une situation qui met en mal la circulation et déchire les populations. Que ce soit devant les entrées des magasins, les chapelles; dans les rigoles, les chaussées, les trottoirs ou encore devant les lieux de service, le stationnement à l’arbitraire est devenu un reflex pour la plupart des automobilistes. Peu importe l’espace et le temps (sous le soleil ou à l’ombre), ce qui compte c’est d’avoir trouver un espace de stationnement. La plupart du temps, certains propriétaires abandonnent leurs voitures en bordure de route à la merci d’un soleil ardent ou d’une pluie torrentielle qui ne manquent pas d’user et de profaner la carrosserie de l’innocent petit engin.
À côté de cela, l’on peut observer des embouteillages infernaux dus au fait que les usagers grignotent les centimètres d’une route déjà suffisamment étroite pour stationner, ce qui entraîne des dégâts collatéraux: des querelles inutiles entre les individus et parfois occasionne des incendies. Oubliant qu’une voiture longtemps exposée à la chaleur peut devenir vulnérable.
Dans les ministères, les grandes entreprises, les universités et grandes écoles, seuls les véhicules des Hauts cadres bénéficient du parking interne. Les autres sont obligés de se débrouiller, soit en bordure de route soit dans les rigoles ou dans les chaussées et trottoirs, bouchant ainsi la devanture des comptoirs de ceux qui viennent serrer l’attaque avec le petit commerce. C’est une bataille générale, un véritable calvaire. Car même les piétons sont obligés de faufiler entre les véhicules dans certains quartiers comme Essos, Ngousso, Emombo, Odza, Étoudi, quartier Fouda et bien d’autres. Au final tout le monde subit les embouteillages. Dans la soirée par exemple, la situation devient plus alarmante car taximans, motocyclistes et fonctionnaires se bousculent sur la route et tout le monde est pressé de passer devant l’autre, traverser le rond point ou le carrefours, pour espérer trouver l’espace devant. Malheur à ceux qui n’ont pas assez de carburant dans leur réservoir, une mauvaise nouvelle les attend: la panne sèche. Quelle misère !
Une voiture a pris feu dans les embouteillages sur l’axe mobile omnisports-total Ngousso en allant vers Soa, pour cause de surchauffement du moteur. Quelle perte ! À cet instant précis, la loi du « chacun pour soi » avait pris corps laissant voir comment chacun se débrouille à éviter la contagion par les flammes. Cet axe si étroit est pourtant très prisé par les étudiants qui vont à l’Université de Yaoundé 2. C’est un axe qui fait toujours l’objet d’occupations anarchiques de part et d’autres par des véhicules, garés les uns après les autres. Les boutiques ambulantes ne sont pas en reste. Et l’on note l’inexistence des voies de contournement pour palier la situation. Certains pensent qu’avoir un véhicule aboli les difficultés de premiers ordres. Pourtant, tu peux être véhiculé et arriver toujours en retard à ta destination. C’est la triste réalité dans la capitale politique du Cameroun ! Cela n’inquiète personne tant qu’il y’a la vie, il y’a espoir. Aussi, faut-il le rappeler, les camerounais aiment le danger ! Jusqu’à quand ? Sur un axe aussi important comme Omnisports-Total Ngousso, qui permet de rallier à la fois l’Hôpital général et l’Université de Soa, un super marché a trouvé utile de s’implanter à un jet de pierre de la route, ne disposant ni de parking ni d’espace de stationnement pour ses clients. Conséquence: tous les véhicules sont obligés de se chercher, même les ambulances en urgence vers les hôpitaux ou à la morgue faufilent pour se frayer un chemin.
Il est grand temps que les entrepreneurs et les pouvoirs publics conjuguent leurs efforts pour construire des parking sous-terrains partout où le besoin se fait sentir, afin d’améliorer ce qui semble être la face visible de l’émergence en l’an 2035.