On n’est pas encore sorti de cette affaire. Après la rétrocession de l’exploitation du terminal à conteneurs aux nationaux pour cause de fin de contrat en fin 2019, DIT filiale du groupe Bolloré avait saisi la cour d’arbitrage du CCI (chambre de commerce internationale) pour des réclamations. Cependant, l’autorité portuaire, qui est aux affaires actuellement n’entend pas céder et est en ordre de bataille pour que force revienne à la souveraineté.
Le consortium Bolloré APMT ne semble pas vouloir accepter la nationalisation de l’enceinte portuaire de la ville de Douala. En effet, depuis sa mise à l’écart due en grande partie à la fin de son contrat qui se terminait en fin d’année 2019, le groupe a fait des mains et des pieds pour revenir. Aussi, dans cette perspective, elle a donc fait appel à la cour d’arbitrage de la CCI pour que le port autonome de Douala lui paye des dommages et intérêts. Dans un communiqué datant du 13 novembre, la Douala International Terminal se félicitait donc de la décision de ladite cour pour le payement de ces dommages et intérêts. Dans cette mouvance, elle stipule également avoir fait recours au tribunal arbitral de la CCI sur deux points notamment le partage des frais de stationnement entre le port autonome de Douala( PAD) et DIT et le fait de ne pas avoir participer à l’appel d’offres lancé en janvier 2018 pour lequel une autre entreprise avait été choisi au détriment de la DIT : TIL désigné comme acquéreuse à l’époque des faits, une situation qui a connu des changements significatifs avec l’arbitrage de la présidence de la république à travers son secrétaire général qui avait demandé de sur soir au dit appel d’offre.
Par ailleurs, le groupe estime que les juridictions camerounaises ont statué à plusieurs reprises sur ce qu’il s’appelle « irrégularité de la procédure d’appel d’offres pour la concession du terminal à conteneurs et l’illégalité de la régie mise en place par le PAD pour exploiter le terminal à conteneurs ». Le PAD prend acte mais n’abdique pas… Du berger à la bergère, les instances dirigeantes de l’heure dans l’enceinte portuaire ne vont aucunement se retrancher. Dans une correspondance signée du 14 novembre, à travers un courriel transmis à la CCI, ils vont faire part de leur prise de connaissance de la décision rendue le 10 novembre. Une décision, qui loin de mettre le port autonome de Douala dans une peur bleue, tout au contraire, sous la houlette de son directeur général Cyrus Ngo’o, elle entend défendre la voie de la souveraineté dans la gestion du terminal à conteneurs de Douala car loin d’être exécutoire, cette décision n’est de loin une situation de triomphalisme pour la partie en face. Le port autonome prenant acte de la décision de la chambre de commerce internationale (CCI), elle entend mettre en œuvre tous les voix de recours nécessaires pour que cette affaire entre dans les calandres grecques. Il est donc clair que cette affaire n’a pas encore donné son verdict et qu’on devrait s’attendre à d’autres rebondissements.
Monier Bouba